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LES JONGLEURS DE LA VIE

LES JONGLEURS DE LA VIE

Un neurologue a récemment utilisé cette métaphore du jongleur pour illustrer la vie. Et celle-ci me parle, car c’et exactement ce que nous faisons presque tous, la différence entre les gens étant le nombre et la taille des balles avec lesquelles ils jonglent. Et parfois – ou souvent – même dans les formes des objets avec lesquels ils jonglent.

Et quand je dis "ils" ... il faut bien lire "nous" laughing Car moi aussi il m'arrive de jongler cool

Notre vie – dans les sociétés industrialisées – consiste en effet le plus souvent, non à vivre, mais à nous efforcer d’acquérir les moyens de croire vivre, de nous permettre de croire que nous avons une vie.

Et moins la satisfaction est présente, plus nous multiplions ces tentatives d'acquisition.

Alors, nous accumulons les balles et ballons : les études et formations,  l’achat et le remboursement d’une maison, les rendez-vous professionnels, le tennis du mercredi et la piscine du vendredi, préparer l’achats d’une nouvelle voiture, les invitations à souper des amis, survivre aux conflits conjugaux et familiaux, le loyer à payer, rendre visite à nos « vieux »  à la maison de retraite, réparer l’abri de jardin qui s’effondre, faire les réservations de vacances, vérifier la note de gaz et électricité,  installer la nouvelle TV qu’on n’aurait peut-être pas dû acheter,  conduire les enfants au foot ou au judo, les rechercher à l’école, « faire le ménage » , le « ménage » que nous déléguons pour pouvoir prendre davantage de rdv professionnels, nous « changer les idées » sur les réseaux sociaux, aller chercher le nouveau smartphone promis à notre aînée, surveiller les études et les devoirs des enfants, garder un œil sur les amours naissantes de nos ados, chercher leur kot pour la rentrée, gérer les tracasseries de l’administration, « faire » le jardin , la tonte de la pelouse « qui ne ressemble plus à rien » , contester l’amende de roulage, réserver le restaurant de demain soir, téléphoner à cette amie à qui on n’a plus parlé depuis, rappeler le dentiste qu’on aurait déjà dû appeler il y a six mois … (liste non exhaustive … 😊

Et nous jonglons avec tout cela… au point de ne plus très bien savoir ce que nous avons en main et ce qui est en l’air…

Le plus terrible étant que – comme nous ne savons plus ce qui est en l’air – nous nous obligeons à ne RIEN laisser tomber, et à espérer pouvoir jongler ainsi h/24.

Or, le meilleur jongleur du monde devra – à un moment – se limiter à un certain nombre de balles, ballons et objets et faire un choix.

C.a.d. choisir les ballons ou objets avec lesquels il va continuer à jongler. Et surtout, sortir de l’illusion consistant à croire qu’il ne laissera rien tomber.

Car inévitablement, il y a des moments où nous ne pouvons plus tout rattraper, des moments où même un seul ballon serait de trop, tant nous sommes fatigués …  et presque toutes nos balles tombent alors au sol.

Nous appelons ces moments « surmenage » (voire parfois burnout), « pétage de plomb », « effondrement » … auquel nous tentons parfois/souvent de faire face en nous étourdissant dans des achats ou activités excitantes, ou nous distrayant, dans des vacances aussi onéreuses que stressantes … parce que nous savons qu’en rentrant  nous devrons recommencer à jongler !

Ce moment est souvent vécu comme catastrophique, mais en réalité le plus fréquemment il ne se passe rien … Nous pouvons alors en profiter pour trier ces balles et ballons de notre vie.

Ce "moment dramatique" nous aide ainsi à décider avec lesquelles nous allons jongler, et laisser les autres au repos sur le sol, afin de pouvoir de temps à autre jouer avec telle ou telle autre, tandis que les « balles de jonglage » resterons un moment de côté

Ces moments où nous cessons de jongler peuvent être des moments de méditation, formelle ou informelle, mais le plus important est de rester conscient du fait de jongler ou pas … et d’être suffisamment lucide que pour ne pas avoir des balles en l’air … qui pourraient parfaitement être au sol.

 

Authors

Jacques Splaingaire

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