Nous avons une fâcheuse tendance à juger de manière binaire.
Et une tendance tout aussi fâcheuse à « choisir un camp ». Ce qui nous amène à devoir valider la pensée de l’un, et vilipender la pensée d’un autre.
Le porteur de la pensée devient alors comme un but de foot : il faut le protéger à tout prix. Nous ne sommes plus libres, nous sommes prisonniers d'une croyance et de son Saint, dont nous érigeons la défense en mission.
Nombre d’entre nous adhèrent ainsi, de manière inconditionnelle, à la pensée de telle ou telle personne … parfois jusqu’à en faire un véritable dogme. Tout qui n'est pas totalement de notre avis devient totalement un ennemi.
Le dialogue s'éteint, la confrontation se nourrit d'elle-même., il n'y a plus de place pour la nuance, ni pour la lucidité, ni pour le libre arbitre.
Ceci ne serait pas encore trop problématique si nous ne tombions dans une forme « d’habituation » qui nous amène à ne pouvoir nous détacher d’un dogme que lorsqu’il nous semble aller (vraiment) trop loin, et devoir alors … choisir un camp adverse, avec un sentiment (et souvent une accusation) de trahison.
En avoir conscience et pouvoir dire « je ne suis pas d’accord », permet alors de choisir en toute lucidité ce que l’on va faire.
Ceci y compris en acceptant d’obéir … mais en étant parfaitement au clair avec les raisons qui nous poussent à ce choix, et non une illusion nous amenant à croire qu’il n’y en avait pas d’autre.
La pleine conscience nous invite à accepter l'incertitude et l'impermanence. Ceci nous aide à ne pas devoir "prendre position ferme" en adhérant inconditionnellement à la totalité d'une idée figée dans le temps. Cette acceptation, que nous pratiquons en méditant, nous permet de modérer nos accords et nos conflits, en les situant dans le contexte de l'instant, et non dans la rigidité de la règle.