Cette phrase de Jacques Rouxel est évidemment une « punchline » destinée à frapper l’attention. 😊
Toutefois, il s’agit d’une version assez pernicieuse du « bouc émissaire », qui nous guette tous « à notre insu de notre plein gré » ((Richard Virenque 😊 )
Lorsqu’un pouvoir d’une quelconque société ressent un besoin de se mettre à l’abri, le plus souvent une grande partie de ladite société ( que ce soit pays, groupe, nation, institution, secteur d’activité, entreprise …) ressent la même chose.
A partir de là, bien que concernée, la quasi-totalité de la population du groupe va tenter de ne pas être impliquée.
Rappelons que, dans l’omelette au jambon, la poule est concernée, tandis que le cochon est impliqué.
Ceci se fera évidemment au détriment de la solidarité, car au lieu de « faire bloc » l’instinct nous pousse à préférer que ce soit quelqu’un d’autre qui souffre de ce qui nous effraie ou déplaît.
Et le pouvoir considère ainsi que tant qu’il « tape » sur une minorité, la majorité n’est pas trop mécontente de lui, voire même approuve le fait. En réalité, elle se sent même relativement en sécurité et dispose d'une "explication plausible" à un risque résiduel.
Le « souci » étant qu’une minorité victime de harcèlement, finit presque toujours par disparaitre … laissant la place à une autre tranche minoritaire qui se croyait – jusque là – à peu près à l’abri. Cette version du bouc émissaire implique ainsi (pour le coup) la majorité sans qu’elle en ait réellement conscience .
La solidarité avec une minorité maltraitée est pourtant presque toujours la meilleure – sinon la seule – protection, pour éviter de faire partie de la prochaine minorité maltraitée …
Car toute minorité doit être ménagée et protégée à ce titre, même si on ne partage pas ses opinions, même si elle nous déplaît, dans la mesure où les mécaniques de harcèlement et de répression sont un processus général, alors qu’une opinion, quelle qu’elle soit, n’est qu’une donnée variable (avec l’époque, la géographie …) dont le processus discriminatoire s’emparera inévitablement un jour.
La pratique de la pleine conscience nous entraîne – lorsque notre pratique devient difficile ou désagréable – à prendre conscience et accepter que c’est le plus souvent le fait d’assumer notre responsabilité envers nos difficultés, qui nous permet de les apprivoiser et les apaiser, plutôt que de considérer que c’est « à cause de ceci ou cela » d’extérieur et de le détester. Ce qui nous permet de faire un choix éclairé concernant ce qu’il convient de faire … ou pas.