Nous, les Humains, sommes ainsi faits que nous avons besoin d’histoires. Nous sommes les seuls animaux à inventer des histoires et ensuite les raconter … aux autres et (surtout ?) à nous-mêmes !
Nous sommes une espèce fabulatrice, et probablement même la seule.
Nous avons besoin de donner du sens aux choses – à commencer par notre vie – et croyons avoir besoin d’expliquer les choses pour qu'elles aient du sens ... et parvenir à les comprendre.
Or, le plus fréquemment il n’est nul besoin de de comprendre et encore moins d’expliquer … lorsqu’il suffit d’accepter et de reconnaître.
Cette acceptation permet de vivre simplement et pleinement "ce qui est", surtout lorsque ce sont de petits bonheurs, que nous zappons automatiquement quand nous sommes perpétuellement en train de "vouloir expliquer". Et ceci parce que notre esprit est comme du Velcro quand il s'agit de choses désagréables que nous voulons à toutes forces comprendre, et comme du Teflon lorsque ce sont de petits bonheurs (Merci Rick Hanson pour cette métaphore)
La méditation – dite – de pleine conscience nous propose entre autres de nous entraîner à faire le distinguo entre ce qu’il est nécessaire de comprendre, et ce qu’il convient d’accepter simplement, de manière paisible, quitte à y chercher du sens ultérieurement.
Lorsque nous sommes incapables de cette acceptation et que nous croyons indispensable de comprendre, mais que ce n’est pas le cas … nous inventons une explication. Nous créons un scénario afin de pouvoir l’expliquer et y croire. Ces scenarii sont cependant les sources d’une multitude, sinon la plupart, de nos problèmes et difficultés.
Ce sont les croyances qui prennent la place de la lucidité.
Parfois, comprendre est indispensable pour apporter une réponse pertinente à un problème, mais très souvent c’est à peine utile si on accepte ce qui est pour ce qu’il est. Ce qui évite bien des conflits, éloigne du désir d’avoir raison, détache de l’envie de convaincre, diminue notre sentiment d’impuissance ou de victime …
Le lapin qui voit un renard répond à la situation en se cachant ou s’enfuyant, sans faire le procès moral du renard …
La pratique méditative n’est pas une panacée du bonheur, mais est un entraînement à nous foutre la paix (merci Fabrice Midal) plutôt que de vouloir tout expliquer, juger, redresser ce qui est courbe et ployer ce qui est droit sans même avoir choisi de le faire ou pas.