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Blog Mindfulness Belgium

Le mensonge, l’erreur et la méconnaissance

Le mensonge, l’erreur et la méconnaissance

Cette citation de Hannah Arendt a été fréquemment utilisée au cours de cette dernière année. Cependant, il induit que le mensonge soit délibéré et malhonnête … sans évoquer la possibilité qu’il soit issu d’une conviction erronée.

Dans la réalité, nous désirons avoir des certitudes pour agir sereinement. Nous passons ainsi davantage de temps à développer des certitudes que d’envisager sereinement de nous tromper.

Et il en va ainsi de la masse humaine … mais tout autant de ses dirigeants ! Chacun tentant du mieux qu’il peut de se conforter dans ses opinions. Car nous – les Humains – sommes d’une affligeante banalité pour ce qui concerne notre nature. Simples quidams ou riches et puissants.

Lorsque les possibilités se multiplient, les recherches de certitude se multiplient également, le chaos s’installe, les hypothèses sont confondues avec les faits, les corrélations deviennent des causes, les anecdotes deviennent des preuves,  …

Le débat, le dialogue, l’échange d’idées deviennent alors de plus en plus rares et ressemblent souvent à des pugilats, tant nous désirons nous enfermer dans nos certitudes. Cependant, tenter de forcer l’autre à changer d’avis provoque souvent une réaction inverse de résistance au changement.

A partir de là, le danger majeur qui se présente est la dérive totalitariste, car chacun se croit légitime dans son jugement sur les autres, chacun se croit légitime dans son droit de les condamner et de les dénoncer, chacun se croit légitime dans son désir de légiférer pour obliger les autres à adhérer à la pensée "correcte".

C'est une des grandes faiblesses des systèmes démocratiques, car lorsque chacun croit avoir raison grâce à sa liberté d'opinion, il se trouve aisément des opportunistes pour scléroser en une pensée simpliste l'identité d'une partie - souvent minoritaire - de la population.

La liberté d'opinion devient alors fréquemment un droit de la refuser à d'autres. Les opportunistes s'attachent ainsi la majorité indolente, rassemblée autour de ce concept simpliste envers la minorité ... et aveugle à la multitudes de choses auxquelles elle n'aurait jamais adhéré peu auparavant. 

Lorsque nous méditons, nous pouvons peu à peu constater à quel point nous faisons, refaisons et refaisons encore les mêmes schémas de pensées … et tentons « d’arriver à ... (ceci ou cela)  ».

Notre difficulté majeure étant alors de sortir de ces schémas … pour accepter leur existence, mais cesser de leur obéir. Cette capacité d’acceptation nous sera très utile pour accepter, sans émotion dévastatrice, l’opinion « détestable » de l’autre.

Nous nous réapproprions alors le choix, la liberté et la responsabilité de nos actes, combatifs ou pas.

Authors

Jacques Splaingaire

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